Tesselations
Face à une mégalopole indienne, mon regard ne savait où s‘arrêter dans ce jeu d‘emboîtements. Des volumes qui s‘encastrent dans d‘autres volumes, pour former un réseau, une sorte de ruche. La possibilité de passer d‘une échelle à l‘autre, de l‘étendue citadine au quartier, du bâtiment à la pièce et enfin en soi-même m‘a fascinée. C‘est ce changement de perspective, cette vue fragmentaire de la ville qui a guidé la série d‘aquatintes Masques 1-3.
Les plaques pour ces quadrichromies ont été rélisées au moyen d‘une imprimante à plateau, puis acidulées et encrées de façon traditionnelle. Les masques, imprimés sur le verre, découpent le paysage urbain et atténuent subtilement les couleurs.
Ma stratégie personnelle de fragmenter la masse réelle de la ville en unités à l‘échelle plus humaine, rejoint un mécanisme utilisé pour le traitement de l‘image au niveau informatique. Pour donner l‘illusion de la 3D, les cartes graphiques utilisent un processus nommé tessellation. Il consiste à découper les volumes en une multitude de triangles. Là aussi, il s‘agit de fragmenter l‘image pour mieux appréhender l‘illusion de son volume. La gravure Tessellation utilise ce principe et c‘est un gaufrage qui cloisonne l‘image et lui donne du relief.
Quant à Subdivision, un fin réseau déployé sur la totalité de l‘image constitue un voile isolant certains détails, pour mieux percevoir l‘ensemble architectural.